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Mage Ivoire
5 juillet 2007

2e jour galères, 3eme pluie

AJA Voilà donc je n'ai toujours pas croisé ma coloc' blonde à forte poitrine, je continue à me limer les pieds sur ce putain de festival et je rentre toujours aussi tard chez moi. Enfin y a quand même du progrès, demain je commence à 14 heures, ce qui me laissera le temps d'aller m'acheter à bouffer (placards vides) et surtout de me reposer. Je commence sérieusement à m'inquiéter, ne vais-je pas faire une overdose de photos à force de devoir en permanence ramener une photo précise de tel événement avec telles et telles contraintes techniques, visuelles et éditoriales ? ("du style dans notre journal on aime bien que les gens puissent se reconnaître sur les photos alors ce serait super cool si tu pouvais prendre le public, la foule et les spectateurs, plus y a de gens qui rentrent sur ta photo, plus on vendra d'exemplaires" = cool). Y a pas à dire c'est pas évident. Quand tu pars en tant que photo reporter sur un événement, ne serait-ce qu'un festival, il faut gérer le matos qui est lourd et que tu te trimballe de lieux en lieux parcequ'il n'y a aucun moyen de se déplacer autrement qu'à pieds, même qu'en il faut marcher une demi-heure, puis arrivé sur place se frayer une place dans la foule (j'avais pris l'habitude avec les meetings de Ségolène Royal) enfin gérer les conditions de lumières déplorables et bien souvent archi-minimalistes, optimisé ton cadrage, ta vitesse, ton diaph, ta sensibilité,... sans bouger. Mais lorsque tu penses que "c'est dans la boite" et que tu rentre sereinement à la rédaction pour envoyer tes photos, tout se complique. Entre le rédacteur qui aimerait bien cette photo parce quelle illustre bien ses propos et la secrétaire d'édition qui en choisit une autre "parce quelle rentrera mieux dans l'architecture de la page", bien souvent ta photo chérie passe à la trappe. Hier encore ils ont utilisé une photo dont je n'étais pas très fier (sur-exposée) pour illustrer un article, résultat le lendemain elle se retrouvait placardée sur les pancartes du festival avec mon nom à côté. Honte et fierté se sont douloureusement côtoyés, on apprend ainsi la modestie. Je pensais qu'avoir fait le zouave avec les photographes pendant les meetings de SR m'aurait appris le métier, j'étais loin du compte. Les mots clés sont débrouille et autonomie, l'homme-canif en gros. Il faut savoir surmonter pleins de tracas que n'auront jamais les pépères photographes de studio. C'est un peu comme si pour accomplir ma quête principale (ramener la photo attendue et telle que tout le monde se l'imagine depuis le matin à la réunion des rédacteurs (genre on va faire un article sur ça, ce serait cool si tu pouvais nous ramener telle photo avec les gens qui font ça et tel décors)), et bien il fallait accomplir pleins de tâches annexes : faire les yeux doux à la nana chargée des relations press pour pouvoir rentrer dans tel endroit, marcher sous la pluie sans savoir vraiment où l'on est et avec dix kilos de matos, trouver à manger pas cher et rapide, sans oublier : conduire la nuit sans plan dans une ville inconnue (je me suis perdu et j'ai abandonné à partir du moment où j'ai vu le panneau m'indiquant que je sortais de la ville alors que j'avais rendez-vous près du centre-ville, je suis alors rentré à la rédac où ils se sont jurés de se cotiser pour m'acheter un plan - honte quand tu nous tiens...). Autrement dit chaque jour réserve de nouvelles surprises. Hier encore (ouais je sais j'ai enchaîné les galères) en sortant du parking, mon badge ne fonctionnait pas. J'ai vu une porte marquée "sortie de secours". Je me suis dit je vais la prendre et une fois dans la rue je pourrais passer par une autre porte qui, elle, était ouverte. Je franchis la porte "sortie de secours" qui aussitôt se referme derrière moi de façon définitive. Un escalier et je me retrouve dans une cour intérieure. J'ai fait le tour, que des fenêtres, aucune issue. J'étais piégé dans la cour de ma rédaction, il était 23h45 et je devais avoir envoyé les photos à minuit pour le journal du lendemain. Heureusement derrière une fenêtre se trouvait les cuisines d'un hôtel et une employée. Je vous laisse imaginer la tête qu'elle a fait en me voyant lui demander si je pouvais passer par sa fenêtre pour sortir dans la rue...
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